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Malus écologique 2025 : un rebondissement inattendu dans le débat budgétaire

Publié par Cartegriseminute.fr, le 06/12/2024
Le projet de Loi de Finances (PLF) pour 2025, qui devait marquer un tournant dans la politique fiscale française, en menant à une baisse générale des dépenses publiques, notamment dans le secteur automobile, a connu un coup d’arrêt majeur avec le rejet des propositions du Gouvernement. Au cœur des débats, le malus écologique (taxe CO2), dont les contours devaient être renforcés pour 2025, reste finalement inchangé. Cette situation découle directement de la chute du Gouvernement à la suite de l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée Nationale, un événement politique historique qui rebat les cartes des priorités budgétaires et fiscales du pays. Ce retournement met en lumière les tensions politiques et les enjeux complexes liés à la transition écologique en France.

Un malus 2025 controversé au cœur des tensions budgétaires

Le malus écologique, instauré pour pénaliser les véhicules les plus polluants, devait voir ses critères et montants évoluer en 2025. L’objectif annoncé par le Gouvernement était double : inciter les citoyens à opter pour des véhicules plus respectueux de l’environnement et financer une partie des investissements liés à la transition énergétique, comme le bonus écologique. Le projet prévoyait notamment une taxation accrue pour les véhicules lourds, soumis au malus masse, ou à fortes émissions de CO2, ainsi qu’un élargissement des catégories concernées. Toutefois, cette proposition a rapidement cristallisé les oppositions, aussi bien chez certains constructeurs automobiles que chez des consommateurs et élus dénonçant une politique perçue comme déconnectée des réalités socio-économiques, notamment dans les zones rurales où la dépendance à la voiture individuelle est forte.
Ce débat s’est intensifié lors des discussions autour du PLF 2025. La proposition de modification du malus, jugée trop ambitieuse ou mal calibrée par certains, s’est heurtée à une vive contestation parlementaire. Finalement, l’adoption d’une motion de censure a entraîné la chute du Gouvernement et, avec elle, l’abandon provisoire de toute réforme fiscale pour 2025, y compris celle concernant le malus. Cet événement met en exergue les fractures entre les priorités écologiques et les considérations sociales, illustrant les difficultés pour un Gouvernement de concilier réduction de la dette publique, urgence climatique et accord politique.

Un statu quo qui interroge sur l’avenir de la transition écologique

Le rejet du PLF 2025 et le maintien du malus tel qu’il est actuellement soulèvent des questions fondamentales sur l’avenir de la politique écologique en France. L’immobilisme forcé provoqué par la crise politique freine des réformes considérées par les experts comme essentielles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports, responsable de près de 30 % des émissions nationales. Sans renforcement des incitations fiscales, la France risque de manquer ses objectifs climatiques pour 2030, fixés par l’Union européenne. De plus, le statu quo sur le malus automobile pourrait décourager l’innovation et les investissements dans des technologies plus propres, un enjeu crucial dans un secteur en pleine mutation face aux défis de l’électrification et de la décarbonation.
Ce blocage politique pourrait également renforcer le scepticisme de certaines franges de la population envers les politiques écologiques, souvent perçues comme inégalement réparties en termes de coûts et bénéfices. En l’absence d’une réforme bien expliquée et équilibrée, les mesures telles que le malus risquent de passer pour des dispositifs punitifs plutôt qu’incitatifs. À cela s’ajoute le risque de ne pas pouvoir financer le bonus écologique ou le leasing social qui dépendent des fonds attendus par le renforcement du malus, créant un cercle vicieux qui pourrait ralentir la transition énergétique dans son ensemble.

Les enjeux d’une relance budgétaire pour 2025 et au-delà

Le rejet du plan de financement de la Sécurité Sociale 2025 par l’Assemblée nationale, un événement rare et politiquement significatif, place la France dans une situation de grande incertitude pour l’année à venir. Le Gouvernement, désormais dissous après avoir enclenché l’article 49.3, laisse derrière lui un vide institutionnel qui compliquera la mise en œuvre de nouvelles politiques budgétaires et fiscales. Pourtant, la question du malus écologique et, plus largement, de la fiscalité écologique ne peut être éludée indéfiniment. Les défis climatiques, économiques et sociaux nécessitent une approche consensuelle, qui devrait émerger d’un dialogue constructif entre les différentes forces politiques.

Pour réussir, une relance budgétaire devra s’appuyer sur des propositions équilibrées, conciliant ambitions climatiques et soutien aux ménages les plus vulnérables. La fiscalité écologique pourrait être repensée pour intégrer des mécanismes de compensation financière plus clairs et adaptés, notamment dans les zones rurales ou pour les ménages modestes. Enfin, cette crise politique pourrait être l’occasion de redéfinir les priorités nationales en matière d’écologie, en mettant l’accent sur une approche plus participative.

En conclusion, le rejet du PLF 2025 et le maintien du malus écologique 2024 à partir de 118 g de CO2 /km traduisent l’ampleur des défis auxquels la France est confrontée pour réussir sa transition écologique dans un contexte politique tendu. Ce statu quo, bien que temporaire, souligne l’importance d’un consensus national pour avancer vers une fiscalité environnementale juste et efficace. À court terme, le pays devra trouver un équilibre entre réformes budgétaires et objectifs écologiques pour réduire la dette publique et bâtir un avenir durable.

Par ailleurs, l'amendement qui avait été déposé au PLF 2025, afin d'augmenter le montant maximal du cheval fiscal de 60 € à 65 €, ne sera pas non plus exécuté. Les régions de France seront donc toujours limitées par ce plafond légal, fixé par le Code des impositions sur les biens et services. Pour rappel, certaines d'entre elles, comme la Normandie et le Centre-Val de Loire, ont annoncé appliquer ce tarif maximum à partir du 1er janvier 2025. La région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur se place, quant à elle, juste derrière à 59 € par cheval fiscal.
En attendant d'autres annonces pourraient être émises d'ici la fin de l'année.